Etude – Les riches auraient un cerveau plus important

Les riches seraient plus intelligents ? Oui, d'après une étude américaine

Etudiant 23 000 personnes, une Université prouve que notre classe sociale aurait un impact sur notre masse cérébrale, et donc notre intelligence.

On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, mais qu’il y contribue.

« L’anatomie du cerveau humain reflète les composantes génétiques et environnementales séparables du statut socio-économique »

Or, d’après une étude de l’Université de Pennsylvanie, ayant été publiée le 18 mai dernier, le niveau de revenu impacte aussi les capacités cognitives.

L’étude a été mené sur un échantillon de 23 931 personnes, ayant entre 40 et 69 ans, pour un âge moyen de 62 ans. Parmi elles, 57 % étaient des femmes. C’est ainsi la plus vaste recherche effectuée sur ce sujet.

Après avoir sélectionné les participants qui avaient subi à la fois une imagerie par résonance magnétique (IRM) et un génotypage, et disposaient d’informations complètes sur le SSE concernant

– la profession,

– le revenu,

– l’éducation

– la qualité du quartier,

nous avons exclu les participants ayant des diagnostics cliniques liés à une pathologie cérébrale, une obésité morbide, une forte consommation d’alcool, ou une mauvaise qualité des données.

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Cerveau latérale Ariel Paper 2022

A l’aide de différentes analyses scientifiques poussées et pointues, en l’occurence des IRM et des génotypages (l’analyse des génomes d’un invidivu), les chercheurs de cette université sont parvenus à déterminer l’impact sur le cerveau des facteurs environnementaux induits par la catégorie socio-économique à laquelle on appartient.

Le statut socio-économique (SSE), généralement mesuré par le revenu, l’éducation, la profession et la qualité du quartier, est un puissant outil de prédiction des résultats importants de la vie, notamment la santé physique et mentale, la réussite scolaire et les capacités cognitives.


Le cerveau joue un rôle central non seulement dans ces relations, et plus évidemment dans la santé mentale et les capacités intellectuelles, mais aussi dans la santé physique (à travers les systèmes neuroendocriniens et inflammatoires).
Ainsi, les neurosciences offrent une fenêtre sur les voies biosociales reliant le SSE et la santé, et les capacités humaines.

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Des statistiques sociologiquement déjà vérifiables

Et dans les faits, il est déjà « simple » de lier l’impact de l’environnement sur le niveau d’étude, par exemple :

En France, dans le supérieur, 1 étudiant sur 10 (10%) est issu de la classe ouvrière, selon les données du rapport 2017 présenté par l’Observatoire des inégalités. L’écart va encore se creuser davantage durant les études, puisque les enfants d’ouvriers ne sont plus que 7,8 % à accéder à un grade master, contre 33,5 % chez les étudiants enfants de cadres ou de professions libérales.

Pour autant, cet écart ne caractérise en rien une différence cérébrale préalable entre les deux groupes. Il n’est peut-être que le reflet de l’impact de l’environnement sur les choix et les capacités d’évolution d’une personne.

Etude de l'université de Pennsylvanie
L’analyse en détail de cette étude

Mais un cerveau seulement légèrement différent selon le milieu social

Se trouve t’il alors une réelle différence physique entre le cerveau d’une personne de la « classe populaire » et de la « classe aisée » ?

D’après l’étude de l’Université de Pennsylvanie, il semblerait bien que la réponse soit positive : 

Parmi les 23 931 personnes analysés, les personnes aux statuts socio-économiques élevés (SSE) auraient 1,6 % de matière grise en plus que les autres. 

Ainsi, la relation positive entre le volume total du cerveau et le SSE provient de nombreuses sources relativement petites de variation structurelle qui sont répandues dans tout le cerveau.

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Et en conclusion :

« Nos résultats suggèrent que la santé du cerveau est plus sensible aux facteurs de stress environnementaux liés à la catégorie socio-économique, y compris la réduction de la matière grise dans le cervelet chez les personnes ayant un faible statut économique et social », affirme l’étude.

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Considérant l’impact des innombrables autres facteurs (expérience, choix, état d’esprit etc), des différentes formes d’intelligence, et de notre méconnaissance global du fonctionnement du cerveau, cette différence n’exprime pour autant pas une certitude quant à une différence réelle entre les capacités intellectuelles de la classe populaire et de la classe aisé.

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