L’optimisme est facteur de développement intellectuel selon une étude

Une étude fait le lien entre optimisme et capacités intellectuelles développées

Une étude finlandaise a observé une corrélation directe entre mode de pensée positif et développement intellectuel – cognitif – et mode de pensée pessimiste, et troubles (mémoire, dépression)…

Les résultats de cette étude, publiée dans Science Direct, permettent même d’examiner de façon précise comment ET l’optimisme ET le pessimisme sont directement associés aux capacités cognitives.

L’optimisme dispositionnel et le pessimisme sont définis comme des traits de personnalité caractérisés par des tendances à s’attendre à des résultats positifs ou négatifs dans la vie

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Plusieurs études préalables développent des résultats similaires

Issus de plusieurs études, dont certaines sont cités ci-dessus, réalisées sur les dernières décennies, de plus en plus de preuves statistiques montrent clairement que l’optimisme est bénéfique pour la santé et le bien-être d’un individu.

Et que, en revanche, le pessimisme est directement lié à des risques pour la santé, voir amène un individu à des comportements inadaptés.

Les théories et les recherches autour de « l’investissement intellectuel » semblent montrer que certains traits de personnalité affectent chez une personne le développement des capacités cognitives, en l’amenant directement à investir plus de temps et d’énergie dans « l’apprentissage » et dans « des situations cognitivement difficiles » – des situations nécessitant réflexion et résolution de problème.

Par exemple, les sentiments de satisfaction, de joie, de bonheur, poussent un individu à jouer, à créer et développer de nouvelles idées et à repousser les limites. Ce qui atteste de capacités intellectuelles et créatives utilisées, et développées.

En revanche, l’émotivité négative rétrécit le répertoire de pensées et d’actions de l’individu, afin de préparer une personne à des décisions rapides dans une situation menaçante.

Plus largement, plusieurs études expérimentales ont elles montré que les émotions positives favorisent une pensée flexible et plus efficace, et une ouverture générale à une plus grande variété d’informations.

Des études, antérieures, ont trouvé des différences entre optimistes et pessimistes dans « les processus cognitifs généraux« .

Les optimistes ont tendance à accorder plus d’attention aux informations positives, plutôt qu’aux informations négatives. Et, d’une manière plus large, le « biais optimiste » est largement considéré comme une adaptation psychologique très utile – voir cruciale – pour prévenir des symptômes dépressifs.

Sans surprise, les optimistes croient également davantage en leur capacité à influencer significativement et positivement leur vie.

Ceci car les optimistes ont la capacité de « générer des images mentales positives vives de l’avenir » – soit le pouvoir d’imaginer que des résultats positifs vont se réaliser.

En ce qui concerne la division des capacités cognitives d’après Cattell (en1943), deux types d’intelligence sont à déterminer :

  • «l’intelligence fluide» : par exemple, le raisonnement, la résolution de problèmes et l’apprentissage, cette forme d’intelligence se développe tôt dans l’enfance et semble culmine au début de l’âge adulte
  • « l’intelligence cristallisée » : par exemple, les connaissances acquises, le vocabulaire et l’expertise professionnelle, qui dépend des capacités « fluides », et se développe plus généralement au cours de la vie

De plus, les capacités cognitives dites fluides sont plus sensibles aux processus du vieillissement, et des changements peuvent être observés dès la quarantaine, tandis que l’intelligence cristallisée reste stable jusqu’à un âge avancé.


Ces états de fait prouvés ont soulevé la question de savoir si l’optimisme peut promouvoir chez un individu les ressources et les capacités cognitives, qui pourraient en conséquence participer et développer à un mode de vie sain et adaptatif.

Les résultats ont indiqué que un optimisme dispositionnel plus élevé et un pessimisme plus faible étaient associés à des capacités de raisonnement plus élevées chez les jeunes adultes, et un pessimisme plus élevé était lié à des scores plus faibles aux tests de mémoire chez les adultes d’âge moyen.

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L’étude – Lien entre optimisme, pessimisme et capacités intellectuelles

Cette étude est la première étude sur des populations adultes, car trois études ayant déjà analysé cette corrélation chez des adolescents avaient déjà été faites.

Les participants étaient Finlandais, issus du nord du pays (Oulu et Laponie) et divisés en deux groupes :

  • un premier groupe avec un échantillon de 383 participants de 26 ans (ayant donc déjà atteint un niveau relativement stable de capacités cognitives),
  • un second groupe de 5042 participants âgés de 46 ans

Deux tests ont été faits :

Sur le premier, sept capacités ont été testées et analysées, avec le prisme de l’optimisme ou du pessimisme :

  • le raisonnement,
  • le vocabulaire,
  • la fluidité verbale,
  • la motricité fine,
  • l’attention sélective,
  • le contrôle des impulsions,
  • la mémoire.

Dans le second, seule la mémoire a été testée et analysée.

Des variables impactantes, comme le sexe, le niveau d’étude des participants et celui de leur mère, ainsi que la dépression, ont été prises en compte dans l’analyse, pour ne pas fausser les résultats.

Les résultats des tests de cette étude

  • Dans le groupe d’adultes de 26 ans

Dans la population testée de 26 ans, les résultats ont montré qu’un niveau d’optimisme plus élevé était, de manière logique, associé à un pessimisme plus faible, mais également à une dépression plus faible. Ont également été observé des niveaux d’éducation plus élevés, et des scores plus élevés aux tests de raisonnement.

A contrario, un pessimisme « dispositionnel » plus élevé était lié à un niveau d’éducation plus faible, à un taux de dépression plus élevé, et à des scores plus faibles en terme de raisonnement, de richesse du vocabulaire et d’aptitudes motrices.

  • Dans le groupe d’adulte de 46 ans

Des résultats équivalents ont été observés chez les personnes âgées de 46 ans : un optimisme plus élevé était corrélé à un pessimisme plus faible, ainsi qu’à un niveau de dépression plus faible. Un optimisme « dispositionnel » plus élevé est là encore lié à un niveau d’éducation plus élevé, et un score de mémorisation plus élevé.

Il est à noter que, dans ce second groupe, le lien était plus fort entre les pessimistes et les mauvais scores de mémoire, qu’entre les optimistes et les meilleurs scores de mémoire.

Cette association a également été observée dans certaines études antérieures, car l’optimisme et le pessimisme ont été liés à la mémoire de travail dans un grand échantillon d’âge adulte (Alloway & Horton, 2016), et un pessimisme plus élevé a été lié à un traitement plus lent des stimuli affectifs positifs dans la tâche de mémoire.

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Les chercheurs nuancent tout de même cette impact en fonction de l’âge :

« (…) dans notre étude, l’association d’un pessimisme plus élevé et d’une mémoire plus faible n’a été observée que chez les personnes de 46 ans, et non chez celles de 26 ans », note l’équipe de recherche.

Plusieurs points importants à retenir de l’étude

Les effets de l’optimisme et du pessimisme sur la réussite scolaire ont été bien documentés (…) Nos résultats offrent une explication supplémentaire à l’association avec la réussite scolaire en montrant que l’optimisme et le pessimisme sont également associés au raisonnement matriciel, ce qui peut soutenir la performance dans les tâches liées à l’école.

Nos résultats sont étayés par des preuves antérieures d’études sur le vieillissement où il a été démontré que les perceptions pessimistes de l’avenir sont associées à un déclin précoce de la mémoire ( Robertson, King-Kallimanis et Kenny, 2016 ) et qu’un optimisme plus élevé est associé à un risque réduit de troubles cognitifs . déficiences ( Gawronski, Kim, Langa et Kubzansky, 2016 ).

Nos résultats ont également montré des associations plus fortes entre le pessimisme et les capacités cognitives qu’entre l’optimisme et les capacités cognitives. Cette observation appuie l’opinion selon laquelle l’optimisme et le pessimisme devraient être analysés comme des variables distinctes plutôt que comme une seule dimension. 

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Enfin :

Les effets à court terme de l’optimisme incluent la pensée positive et une meilleure gestion du stress ( Shepperd et al., 2015 ; Solberg Nes & Segerstrom, 2006 ), qui à leur tour améliorent les performances dans les tâches de raisonnement. À long terme, l’optimisme augmente la motivation et pousse un individu à passer plus de temps dans des situations difficiles ( Carver & Scheier, 1998 ). Par conséquent, une telle persévérance pourrait aider à renforcer les capacités de raisonnement. A l’inverse, le pessimisme est lié à la dépression et à l’abandon plus facilement ( Carver et al., 2003) et pourrait affaiblir les performances de raisonnement sur le moment, mais cela pourrait aussi conduire à un manque d’expériences qui pourraient soutenir le développement de ces compétences au fil du temps.

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En résumé, il est non-seulement positif d’être positif, mais cela présente plusieurs avantages cognitifs qui affectent un cercle vertueux. A contrario, penser manière négatif semble mettre en place un cercle négatif.

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