Avec le Kairyu, le Japon veut exploiter massivement l’énergie océanique

Kairyu une turbine hydrolienne au japon produit de l'énergie verte grace à la force du courant des marées de l'ocean

Kairyu est une hydrolienne massive destinée à utiliser l’une des énergies propres les plus importantes du monde : le courant marin.

L’énergie des puissants courants marins, et du mouvement de l’eau dans son ensemble, est difficile à exploiter, car les machines qui tentent de l’exploiter ont à lutter pour résister aux contraintes de sa puissance, de l’oxydation, et du temps. 

Pourtant, bien des entreprises s’y emploient dans le monde, et parmi celles-ci, la puissante société japonaise IHI Corporation, qui développe depuis des années une technologie de « turbine sous-marine ».

Une hydrolienne nommée Kairyu

Le mot Kairyu peut se traduire par « courant océanique », en japonais. 

La machine Kairyu est donc une gigantesque turbine de 330 tonnes, composée de trois cylindres connectés de près de 20m de long. Fabriquée dans un acier adapté pour résister à la pression, la machine doit aussi résister aux mouvements brusques d’eaux violentes et agitées. 

Le plan et les dimensions de la turbine hydrolienne Kairyu en 2022
Kairyu – © IHI Corporation

Elle est conçue pour flotter, attachée, à environ 50m sous la surface de l’eau. 

Un premier et long test, fructueux, et rapporté fin mai 2022 par l’agence Bloomberg, a eu lieu dans les profondeurs de l’océan Pacifique, à l’est de l’archipel nippone, pour produire de l’électricité grâce aux courants maritimes.

Le plan de la position et du mouvement de Kairyu dans l'océan japonais pendant son essai de trois ans
Kairyu est fait pour être efficace à une 50m de la surface – © IHI Corporation

Immergée pendant trois ans et demi dans l’océan, Kairyu a démontré pouvoir produire 100 kilowatts d’électricité. Un résultat nettement inférieur aux 3,6 mégawatts d’une éolienne offshore moyenne, mais qui pourrait être compensé avec un modèle plus grand, qui produirait alors environ 2 mégawatts.

Une énergie verte, continue, et efficace

Le Japon est le cinquième plus gros pollueur de la planète, et son statut insulaire isolé lui impose d’énorme contraintes en terme de création d’énergies. Si le pays dispose de l’un des plus grands parcs photovoltaïque du Monde, le Japon ne peut pas s’appuyer en revanche sur l’éolien, ayant des vents considérablement moins forts que ceux qui parcourent l’Europe, par exemple.

“L’énergie éolienne est géographiquement plus adaptée à l’Europe, qui est exposée à des vents d’ouest prédominants et située à des latitudes plus élevées . (…) Les courants océaniques ont un avantage en termes d’accessibilité au Japon”.

Ken Takagi, professeur de politique des technologies océaniques à la Graduate School of Frontier Sciences de l’Université de Tokyo

Toutefois, déjà connus, ces deux sources d’énergies vertes ont un point faible majeur :

  • Pas d’énergie sans soleil pour le solaire
  • Pas d’énergie sans vent pour l’éolien

Deux faits qui font baisser le ratio d’efficacité énergétique moyen de ces solutions. D’après Bloomberg, le solaire n’aurait en fait que 15% d’efficacité, et l’éolien 29%.

Or, cette hydrolienne japonaise monterait elle son ratio à 70%, n’étant soumise à aucune phase d’arrêt totale de ses facteurs énergétiques : le courant marin.

Or, le Kuroshio est le deuxième plus puissant courant maritime au monde. Réussir à l’exploiter avec ce type de technologie pourrait donner, à terme, 60% de la production électrique du Japon par ce type d’énergie. Soit environ 200 gigawatts.

Kairyu IHI Corp Japon Hydrolienne Ariel Paper 2022
Kairyu – © IHI Corporation

Ainsi, mettre en place des fermes de ces « turbines océaniques », cachées sous la surface de l’océan, pourrait donner accès à une source d’énergie renouvelable inépuisable et continue, suffisamment importante pour couvrir les besoins d’une région, voir d’un pays.

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